par Véronique Follet, Commissaire indépendant
et Anne Lemarchand, artiste
Cette installation, véritable univers sensible, est née de la rencontre entre le Moulin et le paysage intérieur de l’artiste. Plus qu’une sculpture autour de laquelle nous sommes amenés à tourner, elle englobe les spectateurs que nous sommes dans une structure architecturale. L’artiste a fait du
Moulin son motif de création et son lieu de présentation. Au rythme de Camélia ne peut exister que dans la cave du Moulin, pour laquelle elle a été conçue. Le caractère éphémère de cette installation «in situ» (en un lieu donné, à un moment donné) constitue un événement en soi. Au rythme de Camélia est un espace à découvrir, guidé par ses sensations. Il faut s’autoriser à se laisser aller, à écouter l’humidité goutteler sur les parois, à ressentir le vert moelleux s’épaissir. L’oeuvre a pour vocation de pénétrer la sensibilité du spectateur, autant que
de se laisser pénétrer par lui.
« La beauté pousse partout où l’on se donne la peine de regarder… » John Cage
La vidéo et l’atmosphère sonore font partie intégrante de l’installation Au rythme de Camélia. Doriss nous prête son regard et partage avec nous ce qui retient son attention,
parmi le flot d’informations que le monde charrie sans cesse. L’essor technologique a fait de la vidéo une technique courante dans l’art contemporain. Plus légère et moins contraignante qu’un plateau de cinéma, la vidéo « fixe » une idée sans être nécessairement narrative : elle est ce troisième oeil, qui enregistre ce que le réel offre à voir.
Doriss Ung conçoit la vidéo comme la prise de vue photographique. Ses vidéos sont des gros plans, des focus en mouvement. Ces images choisies durant la prise de vue et tournées en plan-séquence fonctionnent comme des échantillons de l’environnement direct de l’artiste. Peu modifiés, ils constituent le moyen de garder presque intacte l’émotion ressentie lors de la captation. Ce processus visuel s’applique de la même manière au choix de l’ambiance sonore présente dans la cave du Moulin.
Le spectateur submergé par l’atmosphère créé par l’artiste et l’environnement du Moulin, devient son propre cadreur, son propre monteur. Il découpe et choisit parmi le flux des images constituant le paysage intérieur de l’artiste, celles qui frappent sa propre sensibilité.
De cet espace de contemplation se crée un passage, une faille sensorielle indescriptible. L’ordinaire et l’extraordinaire se fondent, tout peut être prétexte à l’émerveillement. Dans Au rythme de Camélia, chaque éléments évoque une atmosphère familière et inquiétante, propice à l’imaginaire : la beauté de la cave, la nature insistante, l’approche sensible de Doriss Ung.
L’artiste, pour marquer le caractère unique de cette installation, s’est laissée substituer par le personnage de Camélia. Il fallait être femme et fleur, être social et végétal, pour proposer un tel espace, au delà du temps, de l’histoire et des saisons. Pas de repos, mais une recherche, une question suspendue, un va et vient constant entre mémoire, imagination et projection dans un espace entre parenthèse baigné dans une atmosphère en attente et une temporalité suspendue, de l’entre-deux. Camélia provoque la rencontre, nous invitant à nous laisser prendre comme traits d’union.
V.Follet / Au rythme de Camélia
par Véronique Follet, Commissaire indépendant
et Anne Lemarchand, artiste
Cette installation, véritable univers sensible, est née de la rencontre entre le Moulin et le paysage intérieur de l’artiste. Plus qu’une sculpture autour de laquelle nous sommes amenés à tourner, elle englobe les spectateurs que nous sommes dans une structure architecturale. L’artiste a fait du
Moulin son motif de création et son lieu de présentation. Au rythme de Camélia ne peut exister que dans la cave du Moulin, pour laquelle elle a été conçue. Le caractère éphémère de cette installation «in situ» (en un lieu donné, à un moment donné) constitue un événement en soi.
Au rythme de Camélia est un espace à découvrir, guidé par ses sensations. Il faut s’autoriser à se laisser aller, à écouter l’humidité goutteler sur les parois, à ressentir le vert moelleux s’épaissir. L’oeuvre a pour vocation de pénétrer la sensibilité du spectateur, autant que
de se laisser pénétrer par lui.
« La beauté pousse partout où l’on se donne la peine de regarder… » John Cage
La vidéo et l’atmosphère sonore font partie intégrante de l’installation Au rythme de Camélia. Doriss nous prête son regard et partage avec nous ce qui retient son attention,
parmi le flot d’informations que le monde charrie sans cesse. L’essor technologique a fait de la vidéo une technique courante dans l’art contemporain. Plus légère et moins contraignante qu’un plateau de cinéma, la vidéo « fixe » une idée sans être nécessairement narrative : elle est ce troisième oeil, qui enregistre ce que le réel offre à voir.
Doriss Ung conçoit la vidéo comme la prise de vue photographique. Ses vidéos sont des gros plans, des focus en mouvement. Ces images choisies durant la prise de vue et tournées en plan-séquence fonctionnent comme des échantillons de l’environnement direct de l’artiste. Peu modifiés, ils constituent le moyen de garder presque intacte l’émotion ressentie lors de la captation. Ce processus visuel s’applique de la même manière au choix de l’ambiance sonore présente dans la cave du Moulin.
Le spectateur submergé par l’atmosphère créé par l’artiste et l’environnement du Moulin, devient son propre cadreur, son propre monteur. Il découpe et choisit parmi le flux des images constituant le paysage intérieur de l’artiste, celles qui frappent sa propre sensibilité.
De cet espace de contemplation se crée un passage, une faille sensorielle indescriptible. L’ordinaire et l’extraordinaire se fondent, tout peut être prétexte à l’émerveillement. Dans Au rythme de Camélia, chaque éléments évoque une atmosphère familière et inquiétante, propice à l’imaginaire : la beauté de la cave, la nature insistante, l’approche sensible de Doriss Ung.
L’artiste, pour marquer le caractère unique de cette installation, s’est laissée substituer par le personnage de Camélia. Il fallait être femme et fleur, être social et végétal, pour proposer un tel espace, au delà du temps, de l’histoire et des saisons. Pas de repos, mais une recherche, une question suspendue, un va et vient constant entre mémoire, imagination et projection dans un espace entre parenthèse baigné dans une atmosphère en attente et une temporalité suspendue, de l’entre-deux. Camélia provoque la rencontre, nous invitant à nous laisser prendre comme traits d’union.